Survivors Tales
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La Colonie est tombée, l'Olympe est en ruine, le monde va être entraîné à son tour dans la spirale infernale...
 
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 Du courage et autres vertus [Sora Tenryu]

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Belgabesh
Belgabesh
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MessageSujet: Du courage et autres vertus [Sora Tenryu]  Du courage et autres vertus [Sora Tenryu] EmptyMer 3 Oct 2018 - 17:18

Les petits sont la grande joie de l'existence, Belgabesh en était convaincue. Regarder tout ces jeunes êtres s'amuser et travailler, s'entrainer pour devenir plus fort et prodiguer leurs conseils aux moins expérimentés était un spectacle quotidien, routinier, mais dont elle ne se lassait pas. Les yeux mi-clos, faisant mine de dormir dans une flaque de soleil, la mère des monstres assistait aux exercices des plus novices des combattants. Leurs tâtonnements leurs chutes et leurs hésitations lui semblaient aussi adorables et innocents que les batailles simulées d'une portée de chatons. Mais tout aussi capital pour leur survie: Belgabesh ne se faisait pas d'illusions, elle ne pourrait suivre chacun d'entre eux pour s'assurer de leur sécurité.

Elle s'était installée a une dizaine de pas du terrain d'entraînement, assez loin pour ne pas déconcentrer les petits avec son aura de terreur. Accoudée sur sa propre queue enroulée autour d'elle, Belgabesh avait placé son menton dans sa main pour soutenir sa tête lourde. Le soleil matinal n'était pas encore très chaud, mais il suffisait à ramener un peu de vie dans son long corps écailleux. Pas assez pour ressentir le besoin de faire quelque chose, mais déjà suffisamment pour que son assoupissement feint ne devienne réel. La nuit avait été bonne, pas trop froide, ce qui lui avait permis de garder sa chaleur durant sa ronde nocturne.

Cette nuitée passée à arpenter la grande forêt ne l'avait pas particulièrement fatiguée: Belgabesh trouvait dans le sommeil l'oubli plus que le repos, une heure ou deux de sieste sous un soleil vif suffisait le plus souvent à la remettre sur pieds. Toutefois, la plus pure paresse l'incitait à rester tranquillement dans sa flaque de lumière. Elle aurait pu ouvrir les yeux et jeter des conseils aux petits pour feindre de se rendre utile, mais elle n'éprouvait que le désir de profiter de la sérénité de ce petit matin à l'air si doux et de la musique des...

Un hurlement témoignant de la plus abjectes des terreurs brisa le calme, faisant bondir Belgabesh qui rassembla sous elle ses anneaux pour se redresser de toute sa hauteur. Des bruits de pas s'éloignaient frénétiquement dans son dos et quand elle se retourna, ce fut pour voir un pauvre diable qui détalait de toute la force de ses jambes. Les bras ballants, la mère des monstres le regarda fuir jusqu'à ce qu'il soit hors de sa vue. Il avait dû pénétrer dans le champs d'action de son aura sans y être préparé. Contrariée, voir un peu attristée, Belgabesh se rassit. Un coup d’œil sur le terrain d'entrainement lui apprit que l'incident n'avait échappé à personne et avait même interrompu le cours d'escrime.

C'était bien fichu pour sa matinée à paresser au soleil. Elle fit les gros yeux à l'instructeur qui reprit son cours pour la soustraire au regard perturbé des jeunes élèves. Maintenant, elle était bel et bien réveillée, mais de mauvaise humeur. Si elle apprenait que cet incident était encore un des bizutages cruels et stupides que pouvaient s'infliger entre eux les jeunes combattants, il faudrait qu'elle ai un mot avec les instigateurs de cette sottise. Sinuant dans la poussière, Belgabesh parti sur les traces de son fugitif pour qu'il lui explique ce qui lui était passé par la tête. Généralement un ahuri fuyant de toute la force de ses jambes ne passait inaperçu.

Sora, en voilà une qui avait tout juste prit la peine de claquer des genoux lors de leur première rencontre. Voilà une petite qui en avait dans le ventre! Malheureusement, tous les enfants d'une portée ne pouvaient avoir la même valeur et si Belgabesh tenait à leur donner à tous le même amour, il lui fallait rester objective: le fuyard semblait avoir du jus de navet dans les veines.
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Sora Tenryu
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MessageSujet: Re: Du courage et autres vertus [Sora Tenryu]  Du courage et autres vertus [Sora Tenryu] EmptyVen 5 Oct 2018 - 15:46



Du courage et autres vertus


Belgabesh et Sora



Je fais craquer mes doigts avec plaisir, un sourire satisfait aux lèvres. Il y a longtemps que je ne m'étais pas amusée de la sorte. Je sors une de mes épées jumelles, ma deuxième main claque, quel délice d'être ambidextre. Le garçon fonce sur moi, déterminé, il a enfin mis de côté que j'étais son chef et que je n'étais pas une pauvre chose fragile passant ma vie à voyager et donner des ordres. Je souffle par le nez, je sens une aura d'électricité tout autour de lui, une aura de guerrier. Seulement, je ne vais pas me faire avoir par un phénomène météorologique, je suis la reine des éléments célestes : neige, vent, pluie, foudre. Si je ne sais plus en soumettre un, je ne mérite plus d'être la fille d'Eole, non, je ne mérite plus d'être un Dragon. Créature divine volant dans le Ciel, si beau, si pur, lui qui a échappé à la purge d'il y a 10 ans.

Il se met à hurler, je me retiens de lever les yeux au ciel, s'il espère me terroriser par un chuintement, il risque de le regretter amèrement. Il arrive sur moi, je me contente de sauter au-dessus de lui et de lui griller la cervelle avec une boule de foudre, il se retourne et je le cueille avec mon épée. Je souris, désolée mon petit, mais quand il s'agit d'être fourbe et sans pitié, je crains d'être la meilleure. Je suis petite et chétive, je frôle à peine le 1m60, on a trouvé plus imposant comme leader. Depuis que je suis ici, les nouveaux n'ont eu de cesse de me charrier sur ma stature, me rappelant sans cesse qu'importent mes efforts, jamais je ne pourrais atteindre leur niveau. C'est vrai, j'ai toujours été incapable d'atteindre leur taille, alors j'ai perfectionné mon art, j'ai brisé mes os de nombreuses fois, j'ai craché tellement de sang que j'ai un éternel goût de métal dans la bouche, comme si mes blessures ne s'étaient jamais fermées, alors l'hémoglobine s'est mêlée à la bile sans que jamais, je puisse y faire quelque chose. Mais savoir manier l'épée n'est pas suffisant, alors j'ai appris, dans une douleur extrême à manipuler les éléments.

Je me suis pris la foudre un nombre de fois, j'ai arrêté de compter, je sens encore ma peau complétement brûlée, j'ai ignoré la douleur, je ne pouvais faire que ça, sinon, je me serais effondrée et j'aurais affronté le regard affreusement déçu de ma mère. Me fixant de ses yeux noirs, comme deux puits sans fond, ne laissant transparaître que sa déception et non un quelconque soutien, parce qu'après tout, on n'encourage pas les faibles, on les écrase, on les compresse jusqu'à ce qu'ils soient devenus totalement inutiles. Oui, à ses yeux, je n'ai jamais été une source d'amour, mais une échelle pour grimper dans l'échelle sociale, alors j'aurais beau pleurer que la vie est injuste, que je mérite plus que ça, elle me regardera sans émotion.

"Tu ne mérites rien, si tu veux quelque chose, prends-le, sinon, tu devras te contenter de tes larmes."


Je déglutis, je ne veux plus repenser à ces mots, ils me font mal, il me rappelle à quel point je refuse de revoir ses yeux. Plus que l'Inquisition, plus que la fin du Monde, plus que la Mort elle-même, elle me terrifie. Par sa simple existence, me rappelant que si je faiblis ne serait-ce qu'une fois, je ne pourrais plus jamais prétendre à être une leader. Je repasse à l'attaque, noyant ma peur et mon stress dans mes coups, pas mortel, mais douloureux, tout simplement pour faire descendre la pression. Tout ça en gardant un masque figé, j'ai appris depuis longtemps à ne plus montrer mes sentiments. Non, je crois qu'en fait, je suis incapable de ressentir mes propres émotions, juste un trou sans fond au centre de mon corps, une sorte de trou noir qui aspire tout, me rendant incapable de penser à autre chose qu'à mes plans de conquête. Je ne peux penser qu'à ça, je me triture l'esprit, après tout, il ne me reste que ça.

Ca doit être le quotidien des enfants nés de la pulsion sexuel et non de l'amour, nous n'avons pas reçu de l'affection dès notre conception, nous n'avons eu que du mépris et un sentiment d'impatience, que nous sortions au plus vite de ce ventre qui lui-même nous révulse. Oui, j'ai beau regarder le problème dans tous les sens, je ne connais pas le sentiment d'amour ou je ne comprends pas ce que c'est, j'en ai été sevré dès ma naissance, j'ai réussi à vivre sans lui, je suppose que je peux continuer sans.

Un hurlement se fait entendre au loin, un cri de terreur. Je ramasse ma deuxième épée et me précipite vers la source de bruit, j'y arrive rapidement, comme quoi, courir plusieurs kilomètres le plus rapidement ont réussi à me rendre endurante, même en ayant des petites jambes.

Un gamin en panique total, pourtant, aucun signe d'invasion ou d'Inquisiteurs dans le coin, je lui attrape par l'épaule pour savoir la raison de sa panique, il me répond en pleurant presque.

"Serpeeeeeeeeeeeeeeeeent, monstre !"

Il me pointe une direction, je suis son regard et croise celui d'Echidna, enfin, Belgabesh, je retiens un énième soupir d'agacement et lui fait un sourire bienveillant, pour cacher mon envie de l'étrangler.

"Ce n'est rien, c'est son aura, tu dois apprendre à te contrôler, c'est très méchant de te comporter ainsi, tu l'as blessée, tu lui présenteras tes excuses ce soir au repas. Va calmer ton esprit."


Il va pour protester mais je lève la main, pour dire que je refuse de continuer cette conversation et que ma parole prône sur la sienne. Je continue mon chemin pour m'approcher de la créature mythique, au début, je n'ai pas aimé ce lézard, mais avec le temps, j'ai commencé à la trouver attachante, c'est elle qui m'a formé au sein des Protecteurs, c'est avec elle que j'ai fait mes premiers pas au sein de membre important de la guilde avant de devenir Leader. De temps à autre, j'aime avoir son avis concernant l'avenir de la guilde, Belgabesh se souciant de notre cas, je la trouve plus humaniste que moi, ce qui est un comble pour la Mère des Monstres. Comment a-t-elle fait pour ne pas vouloir nous réduire en cendres ? Je ne comprends pas, absolument pas. Je lui souris.

"Ma dame, permettez que je m'assois à vos côtés et pardonnez à cet enfant, il n'avait pas l'intention de vous faire le moindre mal."

Je m'avance pour profiter moi aussi des effets bénéfiques du soleil qui réchauffe ma peau avec délice.

"Comment allez-vous ?"

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Belgabesh
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MessageSujet: Re: Du courage et autres vertus [Sora Tenryu]  Du courage et autres vertus [Sora Tenryu] EmptyVen 5 Oct 2018 - 17:02

Belgabesh n'avait pas eu le temps d'esquisser un mouvement pour rattraper le fuyard que Sora s'était détachée d'un groupe d'entrainement pour l'intercepter. Elle put le voir se faire brièvement réprimander avant d'être renvoyé à ses occupations par la leader. Elle n'avait pas la même indulgence que Belgabesh et c'était son rôle après tout. Bien que garante de la discipline et de l'ordre au sein du camp, Sora se montrait tout de même un peu dure avec le pauvre enfant à son goût, même si dans le fond elle avait raison. La Guilde de Dionysos ne pouvait se permettre ce genre de débordements!

Belgabesh adressa un sourire sibyllin à Sora alors qu'elle s'approchait, minuscule dans l'ombre de la serpente. Toujours ce ton cérémonieux! Elle était bien la seule à s'adresser à elle ainsi, la mère des monstres en était tout à la fois flattée et attendrie. Le petit dragon formel lui présenta des excuses au nom de l'enfant et demanda l'autorisation de s'assoir près d'elle. Comme si Sora avait à demander la permission de qui que ce soit pour s'installer où que ce soit dans ce campement! Mais un tel respect enchantait Belgabesh autant qu'il l'amusait: la petite semblait pleinement réaliser à qui elle avait affaire.

"Bien entendu..." chuinta la mère des monstres en resserrant ses anneaux pour libérer de la place. "Ne t'en fais pas pour l'enfant, c'est déjà oublié."

Trouvant Sora trop réservée à son goût, la mère des monstres la bouscula délicatement de la queue pour la pousser à s'approcher et lui posa une maternelle main sur l'épaule. Du moins les trois doigts qui tenaient sur une surface si réduite. Belgabesh était certainement trop familière avec la leader mais se considérait au dessus des règles de convenances humaines: elle les avait trop vu évoluer et changer au fil des siècles pour les trouver tout à fait crédibles et cohérentes. Sora était une cheffe efficace et charismatique, mais à l'échelle des millénaires de Belgabesh, elle restait une enfant traumatisée par une guerre abominable et les déchirements personnels que cela impliquait.

Dans tous ces fiers guerriers, ces médecins compétents, ces gestionnaires habiles et autres négociateurs de génie, la mère des monstres voyait autant d'enfants tristes et terrifiés par un monde terrible et injuste. Des enfants qui ne méritaient en rien le sort atroce que le destin leur réservait souvent. Pas plus que ne l'avaient mérité ses propres petits. Plus une seule mère ne devait dormir en paix sur ces terres. S'arrachant à ses pensées, Belgabesh répondit:

"La nuit fut tiède et paisible, comme je les aimes. Nos adversaires semblent se tenir tranquilles, ces temps-ci. Nous devrions profiter du calme tant que nous le pouvons. Et toi, jeune dragon, comment te sens tu?"

La mère des monstres reporta son regard sur les terrains d'entraînements, mélancolique. A son âge, tout lui donnait une telle sensation d'éphémère... Se concentrer le plus fort possible sur le moment présent était la seule façon pour Belgabesh de freiner un peu le temps dans sa course et de profiter des instants de sérénité entre deux périodes de chaos. Les réminiscences du passé et les craintes pour l'avenir étaient toujours proches de la rattraper, mais au contact de ses humains favoris, elle parvenait à les écarter quelques temps.
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Sora Tenryu
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MessageSujet: Re: Du courage et autres vertus [Sora Tenryu]  Du courage et autres vertus [Sora Tenryu] EmptyLun 8 Oct 2018 - 19:36



Du courage et autres vertus


Belgabesh et Sora



"Bien entendu...Ne t'en fais pas pour l'enfant, c'est déjà oublié."

"C'est très aimable à vous, ma Dame."


Je me souviens de la première fois où je l'ai vue. Tout le monde la craignait, après tout, elle a envoyé plusieurs demi-dieux de l'autre côté et ses enfants ont suivi le digne exemple de leur mère en nous assassinant. Beaucoup ont voulu la tuer, en légitime défense, pour venger ceux qui étaient tombés à cause de ses griffes. Mais nous ne pouvons plus nous tourner vers les ennemis du passé, mais vers ceux du présent. Elle m'a terrifiée avec son aura. Mais en la regardant de plus près, elle a perdu de sa superbe, elle me fait penser à Dionysos. Dans cet état de convalescence, une créature divine qui n'arrive pas à supporter la fin du monde magique. Une créature qui va disparaître et qui essaie en vain de lutter contre la fin imminente. Mais contrairement au Dieu Protecteur d'Olympus, Belgabesh tient le coup, elle essaie de rayonner, malgré la perte de la grande majorité de ses pouvoirs. Je n'imagine pas comment nous serions si elle possédait encore la moitié de ce qu'elle avait. Une guilde plus puissante ? Pour l'instant, ça ne sert à rien, nous ne pouvons pas lutter contre l'Inquisition, nous n'avons pas les forces nécessaires. Nous sommes obligés de rester dans l'ombre si nous voulons agir, je serre les dents, ce sentiment d'impuissance qui nous suit depuis 10 ans ... 10 années d’une honte et d'un déshonneur sans limites, c'est vraiment pathétique.

Belgabesh se rapproche de moi, je sens son aura faire frissonner la mienne, avant, j'aurais hurlé, maintenant, je sais me contrôler. Et surtout, je ne peux pas me permettre de froisser la reine des monstres. Sa seule présence permet de maintenir nos frontières sûres. Même si désormais, la Dame se refuse de nous faire du mal, sa terrible réputation la précède. Certains craignent le retour de Typhon, beaucoup moins enclin à venir nous aider. En même temps, il doit garder la rancune de s’être pris une montagne dans la face et d’être resté bloqué dessous pendant des siècles, quel dommage d’être rancunier en ces temps de précarités ! Je rigole en me disant qu’il faut qu’on soit tous menacé de disparition pour tenter le vivre ensemble, si ce n’est pas risible.

"La nuit fut tiède et paisible, comme je les aime. Nos adversaires semblent se tenir tranquilles, ces temps-ci. Nous devrions profiter du calme tant que nous le pouvons. Et toi, jeune dragon, comment te sens-tu ?"

Je m’approche d’elle, j’aime quand elle m’appelle jeune dragon, ça me rappelle que je dois être aussi fière que réfléchie, j’aime cette analogie à la créature mystique, je me demande pourquoi mes ancêtres ont eu le caractère « Dragon » dans leur nom. Sûrement des combattants émérites. Je me demande si je les rends fière, au Japon, il est presque capital de prier ses ancêtres pour chasser le mauvais sort, ils nous protègent de tous les maux. Mais maintenant, mon pays de naissance n’est plus et je suppose que la maison dans laquelle j’ai grandi doit être sous les eaux ou ensevelie sous la terre. J’ai beau cherche dans les tréfonds de ma mémoire, je n’arrive pas à me souvenir des prières que je leur adressais pour rester en vie et éviter de me faire traîner en place publique et pas finir décapiter.

« Ma Dame, un pressentiment m’habite, et pour tout vous avouez, je crains le pire. »


Je laisse mon regard se promener sur la forêt, nous sommes protégés, nous sommes heureux, le Soleil brille et nous laisse profiter de sa chaleur sans nous brûler. Nous avons de la chance, des quatre guildes, Olympus est la seule qui n’a pas subi de plein fouet la colère climatique. Le climat est quasiment le même qu’avant la guerre, enfin, c’est ce qu’on m’a dit. Je reste silencieuse quelque instant, j’attends que les oreilles indiscrètes s’écartent, je ne voudrais pas inquiéter inutilement, même si je sais au plus profond de moi-même que j’ai raison, la seule variable qui me manque, c’est de savoir quand ces événements vont se dérouler. Le temps, toujours le même problème.

« Ma Dame, je crois que ces 10 ans de paix relatives font se terminer. La question est qui va bouger, l’Inquisition qui veut finir son travail ou Ultio qui a décidé que l’heure de la contre-attaque a sonné. Je ne sais pas vraiment quoi en penser … »

Je la regarde droit dans les yeux, il n’y a qu’avec son regard que j’arrive à ressentir la chaleur, comme si seul un reptile pouvait réchauffer mon être empli de glace. Elle a beau avoir tué et pourfendu les miens pendant si longtemps, je me sens plus aimée avec elle qu’avec ma propre mère. Non, je me sens tout simplement aimé, pas parce que je suis la chef.

Mais parce que je suis Sora.


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Belgabesh
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MessageSujet: Re: Du courage et autres vertus [Sora Tenryu]  Du courage et autres vertus [Sora Tenryu] EmptyMer 10 Oct 2018 - 16:13

Un léger voile assombri la brillante matinée, rien de plus qu'un nuage blanc et moutonneux, nullement menaçant qui n'apportait aucune pluie. Suffisant cependant à leur masquer le soleil un petit moment, car la brise n'était pas assez puissante pour chasser efficacement le gros cumulonimbus qui faisait écho à la cime des arbres, rappelant leur texture irrégulière. Belgabesh était plus une créature des pierriers, des torrents et des roches arides qui gardaient mieux la chaleur sous ses anneaux, mais elle avait apprit à aimer les ombres de la forêt comme elle avait apprit à aimer les humains.

Sora, elle, semblait avoir du mal à aller au bout de sa prescience. C'était là des mots terribles à prononcer pour elle, la mère des monstres en avait conscience. Mais ce n'était qu'une vague parmi les autres, il n'y avait qu'à se planter solidement sur ses aplombs pour ne pas être emporté. En guise de marque de soutien, elle serra un peu plus fermement son épaule entre ses doigts. Sans le soleil, les rafales semblaient plus fraîches et la serpente dû écarter de son esprit l'idée d'un mauvais présage.

"Tout ce que nous pouvons c'est attendre et observer."

Belgabesh en serait volontiers resté à cette phrase sibylline. Non pas que le sujet ne la préoccupait, mais il lui semblait que Sora serait moins inquiète si elle même ne semblait pas l'être. Si la serpente avait pu être ce qu'elle avait été, elle aurait balayé d'un coup de queue le moindre danger, lâché les hordes de ses fils et filles sur cette inquisition. Mais désormais, la mère des monstres était à peine plus puissante qu'une magicienne de village. Il lui semblait même qu'elle était autrefois plus... grande? A moins que ce ne soit les humains qui soient devenus moins petits.

Mais Sora fini par planter son regard dans celui de la serpente. Son inquiétude était trop grande pour que Belgabesh puisse l'écarter ainsi. C'était un bien lourd fardeau pour une enfant si jeune, mais la guilde avait eu raison de lui faire confiance. Elle n'avait aucun doute sur sa capacité à surmonter l'épreuve mais elle avait besoin d'être soutenue dans sa tâche.

"Il n'y a aucune raison que la situation dégénère dans les prochains temps. As-tu eu des informations suggérant du mouvement dans l'un ou l'autre camps?"

La situation avait toujours été tendue, mais n'était jamais vraiment devenue critique ces dix dernières années. La question méritait donc d'être posée car si une réponse existait, Belgabesh était en droit de l'entendre. Si il fallait bâtir de nouvelles protections et prévoir de l'armement en vue d'une guerre, même défensive, il fallait immédiatement réfléchir à un plan d'urgence. Évacuer les non-combattants, inventorier les ressources, renforcer les fortifications, ... Elle fini par s’exhorter au calme: à l'heure actuelle rien n'annonçait une rupture du statu quo. La guilde ne devait pas s'infliger un effort de guerre pour rien, leur ressources étaient trop insuffisantes pour qu'ils puissent se permettre de vider les stocks dans le vide et d'épuiser les troupes à brasser du vent.
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