Lyanna M. MacKenzie + You think you know me but I've never been more than each of you has created

Lyanna Mary MacKenzie

I know my value. Everyone else's opinion doesn't really matter.

Derrière L'écran

Story

You think you know me but I've never been more than each of you has created.

Huit ans. Huit ans de paix, huit ans d'une vie facile. Ça paraît peu, rétrospectivement. Huit ans. C'est pourtant ce qu'a eu Lyanna. Pas une année de plus. Vingt ans plus tard, elle ne se souvient que de manière floue de ces années bénies. Ceci est son histoire.

Je suis née au début du mois de décembre. Le huit. Comme Marie Stuart. Vous savez, la Reine d'Ecosse. Dernière Reine d'Ecosse, devrais-je dire. Puisque son fils, James, fut le premier Roi écossais et anglais d'une longue lignée... Qui s'étend jusqu'à nos jours. Comme la Reine Marie, je suis née en Ecosse et comme elle, j'ai dû la quitter trop tôt. Si elle a dû partir en France à six ans, j'ai dû m'envoler pour les Etats-Unis à mes sept ans. Trop tôt pour quitter mes terres natales des Highlands. Si j'ai peu de souvenirs de cette époque, je me souviens très nettement de l'odeur de l'herbe verte, de la terre, le vent sur mon visage, la douceur de la vie et cette institution presque toujours clanique dans laquelle je suis née.

Ma mère était la fille du chef du clan MacKenzie, vieux clan des Highlands. S'ils ont été interdits après la dernière rébellion Jacobite, peu à peu, les Ecossais ont retrouvé pour certains une société plus proche des clans. Ma famille, en tous cas. Loyauté au clan, loyauté au chef de famille, esprit fier et indompté. C'est peut-être ce qui a plu à mon père. Ma mère était une pure écossaise, dans toute sa splendeur et elle est tombée amoureuse d'un homme qui promettait d'être à sa hauteur. Avant qu'il ne s'enfuit en apprenant qu'elle était enceinte, en lui laissant une explication douteuse. Ou qui, en tous cas, paraissait douteuse.

Ma mère a vite refait sa vie. Pas le choix. Même si je suis née en 2010, son père avait réussi à la convaincre d'épouser un bon Ecossais des Highlands qui lui prendrait ses responsabilités. Loyauté au clan. Mot d'ordre qui tourne en boucle dans ma tête. Que j'ai appris très vite. Celui qui m'a élevée comme sa fille était quelqu'un de bien. Aimant, attentionné, j'étais sa princesse. Ma mère et lui n'eurent jamais d'autres enfants. Peut-être parce qu'elle ne rêvait que de retrouver mon père et pour cela, passait son temps à partir. Je ne l'ai jamais vraiment côtoyée. Elle ne m'a jamais vraiment aimée. Ne s'est jamais trop préoccupée de moi. Allez savoir si ça m'a marquée... Je serais incapable de vous répondre. Je préfère ne pas y penser.

Mais mon septième anniversaire est arrivé bien trop vite. Mon grand-père est mort. Et mon oncle, le frère de ma mère, l'a chassée du château familial. Mon père - ou celui que je prenais pour mon père - lui a demandé une explication. C'est là que je l'ai entendu, du haut de mes sept ans. Ils m'avaient menti. Il n'était pas mon père. Et je n'étais pas normale. Et si nous ne pouvions plus vivre chez les MacKenzie, ma mère voulait retrouver mon géniteur en se rendant aux Etats-Unis, elle pourrait m'y déposer et lui, le seul à s'être occupé de moi, pourrait faire sa vie de son côté.

Le déchirement. L'aéroport. Les pleurs. Le perdre de vue. Pour toujours. Je n'ai jamais su ce qu'il était devenu. Et c'était le premier drame de ma vie.

Le second eu lieu un an plus tard. Ma mère m'avait envoyée dans ce camp. Ce lieu pour les gens comme moi. Ces sortes de fous, pas vraiment humains qui, en prime avaient des pouvoirs. Les sangs-mêlés. Fils des Dieux. Elle m'avait expliqué que mon père était Arès. Elle n'y avait pas trop cru au départ, avait fini par vouloir y croire, avait fait des recherches et finalement trouvé la vérité. Me voilà donc dans ce Camp à apprendre à me battre, surtout contre mes propres demi-frères et soeurs. Ils n'étaient pas de ma famille, ne comprenaient rien au clan. Ils ne comprenaient que la violence et j'ai répondu par une violence plus sournoise, plus rusée.

Et puis tout s'est de nouveau écroulé. Juste au moment où je pensais enfin retrouver un foyer. Bancal, certes. Peu d'amis, peu de gens sur qui compter, une enfant forcée à huit ans de se débrouiller un peu seule. Mais c'était tout de même un foyer. Qui a disparu lorsque l'existence des Dieux et de leur progéniture a été dévoilée. Les plus jeunes ont été aussitôt mis à l'abri. Ou en tous cas, du mieux possible. J'en faisais partie. Si je m'étais écoutée, du haut de mes huit ans, je serais allée me battre. Les Ecossais et surtout les MacKenzie ne reculent pas devant leurs devoirs ou quand on attaque leur clan ! Mais on ne m'a pas laissé le choix. On m'a envoyé avec quelques autres demi-dieux plus vieux. Je suis restée avec eux jusqu'à mes quinze ans. Jusqu'à ce qu'un raid les tuent.

Troisième drame de ma vie. Je rentrais de l'école où j'étais inscrite, fière d'avoir enfin eu une bonne note en mathématiques. C'est fou comme ce genre de petits détails restent gravés en nous. Et puis les corps, jonchant le sol. La stupeur et quelques secondes plus tard, la fuite. Ils ne doivent pas me trouver. Je dois me cacher. Pendant ces quelques années, j'avais vécu calmement. Pas d'histoire de Dieux, loin de cette guerre qui ravage le monde. A quoi bon se battre pour quelque chose qui meurt ? Qui doit mourir ? Et que m'avaient apporté les Dieux ou les demi-dieux depuis ma naissance ? Abandon, déracinement, mort, malheur. Les années les plus heureuses de ma vie avaient été celles loin de toutes ces bizarreries. Peut-être que les autres demi-dieux le comprendraient aussi un jour ? Mieux vaut se passer de tout ça, être normal plutôt qu'étrange comme nous l'étions.

Alors j'ai tout enfoui. J'ai avancé comme je pouvais, sans béquille. Trois ans. Trois ans à me former, à tenter de poursuivre l'école, à réfléchir à mon but. Et la foudre s'est abattue. Je venais de fêter mes dix huit ans. Le monde s'écroulait pour de bon. Par leur faute, de nouveau. Ces Dieux n'apportaient vraiment que malheur et désolation. J'eus tout juste le temps de rentrer en Ecosse avant que les Etats-Unis ne soient presque rayés de la carte. Réfugiée dans ma famille, mon clan. Mon cousin, à la mort de son père et mon oncle, était devenu chef de famille malgré son jeune âge et m'accueilli à bras ouverts. Je retrouvais enfin mes Highlands, ma chère terre natale.

Mais j'avais changé. Je ne pouvais pas rester les bras croisés pendant que ces Dieux détruisaient tout. Leurs enfants avaient été stupides de vouloir conserver ce monde décadent. Il n'y avait aucune raison valable à part un orgueil démesuré. Et peut-être méritaient-ils de payer, mais pas au détriment du reste du monde. Il fallait les détruire pour ne plus risquer cela. Ou tout du moins ceux qui s'accrochaient à cette ancienne vision du monde.

Alors j'ai rejoint l'Inquisition. Je n'ai jamais été quelqu'un de passif. Je voulais participer, trouver un but. Le voilà, devant moi. Démasquer les demi-dieux rêvant à un monde où leurs parents retrouveraient leurs places, et en finir avec eux. C'est la seule possibilité. Avec mes compétences innées en combat, en l'espace de dix ans, je montais en grade au sein de l'armée de l'Inquisition, doucement, ne me faisant pas trop repérer. Pas la peine d'attirer l'attention sur moi. Si quelqu'un découvrait qui j'étais réellement, qui m'avait donné la vie... Je n'osais imaginer ce qu'il adviendrait de moi.

Et puis, finalement, c'est cette capacité à me faire discrète, invisible qui fit la différence. Repérée par le chef-espion de l'organisation, il commença par me donner quelques missions insignifiantes. Pour faire mes preuves. Tout s'apprend. Six ans à son service, à obéir sans faire de vagues. Loyauté au clan. Et puis une énième mission. Plus originale. Adaptée sans qu'il le sache vraiment. Infiltration mais cette fois, pas pour trouver quelques demi-dieux mais bien une de leurs organisations. Des rumeurs que certains seraient rassemblés à Stonehenge. J'étais la recrue idéale. Discrète, efficace et surtout écossaise. Britannique.

Il me fallut plusieurs mois pour les trouver, dénicher quelqu'un pour me faire entrer parmi eux. Me faire passer pour une demi-déesse, qu'ils y croient sans que jamais l'Inquisition ne comprenne la vérité. Double-jeu dangereux. Mais finalement, je fus intronisée au sein de ce petit groupe de demi-dieux qui rêve de prendre sa revanche sur l'Inquisition. Je serre les dents, me fait discrète, tente d'en apprendre un maximum, de faire passer les informations sans me faire repérer...

Mais ce petit jeu pourra-t-il durer encore longtemps ? Combien de temps avant que je ne me perde ? Que je ne sache plus où va ma loyauté ? Mon sang ou ma loyauté ?

Bienvenue !

On a hâte de lire ton histoire  

Bienvenue sur Survivors Tales, on espère que tu t'y plais déjà !

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Une demi-déesse dans l'Inquisition... Ça promet des étincelles, j'ai vraiment hâte de voir ça

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